The French Dispatch : Lyna Khoudri parle de sa collaboration avec Wes Anderson et Timothée Chalamet (EXCLUSIF)
Rencontre avec la talentueuse et rayonnante Lyna Khoudri, étoile montante du cinéma français. La jeune actrice rejoint un casting cinq étoiles dans La dépêche française , le dernier film de Wes Anderson qui a été présenté en première au Festival de Cannes 2021. Lyna Khoudri campe une jeune étudiante révoltée nommée Juliette, et joue aux côtés de Timothée Chalamet, Bill Murray, Tilda Swinton, Adrien Brody, Frances McDormand, Owen Wilson, Elisabeth Moss, Benicio del Toro, Saoirse Ronan, pour n'en citer que quelques-uns.
A tout juste 29 ans, Lyna Khoudri a déjà remporté un prix Orizzonti à la Mostra de Venise en 2017, pour son rôle dans Le Bienheureux , et elle a également été sacrée ‘’ Actrice la plus prometteuse’’ aux César (l’équivalent français de la cérémonie des Oscars’’), pour son rôle dans Papicha en 2020.
Vous pouvez regarder la deuxième partie de cette interview ci-dessous (n'oubliez pas de cliquer sur les sous-titres… à moins que vous ne compreniez le français !) :
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Comment décririez-vous « The French Dispatch » à quelqu'un qui ne connaît pas forcément Wes Anderson ?
Lyna Khoudri : C'est l'histoire d'un magazine américain, basé en France, enfin pas basé en France. Ça a déjà mal commencé [rires]. C'est un magazine américain qui envoie des reporters en France, et puis à travers ces journalistes, on découvre les histoires qu'ils racontent, des histoires qui prennent forme et vie. Nous avons donc trois histoires différentes, elles se déroulent toutes en France. L'un se déroule en prison, le second concerne des étudiants et le dernier raconte l'histoire d'un chef cuisinier japonais.
Et puis nous le regardons simplement.
Lyna Khoudri : Exactement. Vous regardez simplement le film, vous n'expliquez pas un film de Wes Anderson. [en riant]. je C'est un univers, mais c'est avant tout un hommage aux journalistes, aux écrivains et à la France. Wes a toujours dit qu'il voulait faire un film français, donc c'est son film français. Et c'est beau parce qu'il est parisien depuis des années maintenant, il a un amour immense pour la France et la culture française, donc c'est beau de voir sa vision.
Vous attendiez-vous à cette standing ovation de neuf minutes au Festival de Cannes ?
Lyna Khoudri : Nous on ne s'y attend jamais vraiment, on a toujours peur de montrer un film, parce que les gens pourraient ne pas l'aimer. Mais nous nous sentons plus confiants lorsque nous présentons un film de Wes Anderson parce qu'il est tellement aimé, il est tellement unique, c'est un génie, il n'y a personne comme lui. Il fait du bien au cinéma. Nous ne nous attendons donc pas vraiment à ce que cela se produise, mais nous sommes beaucoup plus confiants.
Qu'est-ce qui vous a poussé à dire oui à ce scénario et comment s'est passé le processus de casting pour vous ?
Lyna Khoudri : Nous n'avions pas tout de suite le script complet, nous avions juste nos propres parties. Mais je n'avais même pas encore le script quand Wes m'a demandé de rejoindre ce projet. Et j'ai dit 'oui' sans même le lire [rires]. On m'a d'abord demandé de faire une auto-cassette, dans ma chambre. Puis on m'a demandé de venir à une audition à Paris. Et 2 ou 3 semaines plus tard, ils m'ont rappelé pour me dire que Wes m'avait choisi. Puis nous nous sommes rencontrés et nous avons commencé à travailler ensemble. Nous avons d'abord travaillé sur les costumes, puis sur mon personnage. Nous avons commencé à tourner assez rapidement après cela.
Comment était-ce de travailler avec Wes Anderson ?
C'est absolument merveilleux parce qu'il sait ce qu'il veut, alors il fera de son mieux pour nous guider vers son objectif, sa vision. En attendant, il nous laisse la liberté de faire ce que nous voulons lors de certaines scènes. Il dira ‘’La prochaine prise est à toi, montre-moi ta vision’’. Nous pouvons donc suggérer quelque chose et y travailler avec ses propres instructions également. C'est extrêmement agréable en tant qu'acteur, de se sentir protégé par un cadre, et d'être libre en même temps.
Vous êtes-vous senti proche de Juliette ?
Je me sentais proche d'elle dans sa façon d'être déterminée, moins dans sa façon d'agir et de faire quelque chose sans réfléchir au préalable. Elle plonge la tête la première avant de réfléchir, et ça se voit dans le film puisqu'à la fin elle s'excuse d'avoir été un peu méchante. Alors j'essaie de réfléchir un peu plus maintenant avant de faire quelque chose [rires]. Mais oui, il y a un côté fonceur en elle que je reconnais en moi.
Comment était l'ambiance à Angoulême ? Qu'est-ce que cela signifiait pour vous de tourner cet immense film dans cette ville française avec ce casting international ?
C'était très spécial ! C'était spécial de voir Bill déambuler dans les rues d'Angoulême pour aller acheter du chocolat, et voir des fans lui courir après. Il était tout à fait d'accord avec ça, il parlait avec eux, signait des autographes. Mais les Angoulêmes étaient très accueillants et pas oppressants du tout. Ils savaient tous où se trouvait l'hôtel, il n'y a pas beaucoup d'hôtels là-bas. Mais cette ville est habituée à accueillir de grands événements. Il y a le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le Festival du film francophone d'Angoulême. Il y a beaucoup de gens célèbres là-bas. C'est une ville très culturelle, nous y avons donc été très bien accueillis. C'était amusant.
Quel genre de recherche avez-vous dû faire? Avez-vous lu certains livres, ou vous êtes-vous inspiré de films ou même de documentaires ?
J'ai fait beaucoup de recherches sur les étudiants en 1968 en France. J'ai trouvé beaucoup d'articles, d'essais, de manifestes. En fait, j'ai trouvé un manifeste que j'ai envoyé à Wes parce qu'il m'a vraiment parlé. Je dois le trouver dans mes e-mails. J'ai aussi lu le manifeste DaDa, qui m'a beaucoup marqué quand j'étais adolescent. Alors j'ai pris ces manifestes, où il y a un groupe de personnes qui se rassemblent pour défendre une cause qu'ils ont en commun. Wes m'a aussi donné des références de films français pour mon personnage. Il y avait des films de Renoir comme 'Les règles du jeu', et beaucoup de films de la Nouvelle Vague. Pour Juliette, j'ai utilisé 'La vérité de Clouzot', avec Brigitte Bardot, qui joue une jeune femme révoltée, et 'Le Pont du Nord' de Jacques Rivette avec Pascale Ogier. C'est aussi une ambiance très particulière, je ne connaissais pas Jacques Rivette. Et le casque et le scooter de Juliette ont été inspirés par ‘’Le Pont du Nord’’, clairement. Wes travaille avec beaucoup de références. Dans le hall de notre hôtel, il y avait une table avec beaucoup de films que Wes y avait mis. On pourrait les emmener les regarder dans notre chambre et ensuite on pourrait en parler avec lui. C'était très cool.
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